Les 6 techniques pour survivre au camping hivernal
Partir à l’aventure pédaler en plein hiver peut être une source de satisfactions immenses à condition d’y être préparé. Le cyclotouriste n’a pas toutes les nuits la chance de trouver un généreux local pour lui offrir un toit. Le camping hivernal est donc parfois une nécessité, je vous offre ici les armes pour affronter les attaques du froid en bivouac.
1. Choisissez bien le lieu de bivouac
Privilégier la proximité des villages pour le bivouac hivernal
Parmi les nombreuses règles de survie, il faut toujours être préparé au pire. Dans notre situation, le pire étant l’hypothermie ou la déshydratation, il faut, dans la mesure du possible, camper à une distance raisonnable d’un village. En cas de danger, la présence de nos semblables est la meilleure des garanties.
S’abriter du vent
Le moment de la recherche du lieu de campement idéal est hautement stratégique. Il faut minimiser au maximum le potentiel de nuisance du froid en utilisant les moyens que la nature mets à notre disposition.
Il s’agit donc de s’abriter du vent à tout prix, soit dans les bois, soit dans une grotte, soit dans un grand trou ou fossé. L’avantage de la forêt et de la grotte est qu’il y fera aussi un peu moins froid. (la température interne d’une grotte est à peu près constante à l’année).
Le vent sera l’un de vos pires ennemis, croyez-moi, vous ne voulez pas vivre une nuit avec la peur de voir votre tente déchirée par les éléments. En fait, vous ne dormirez pas, et le lendemain vous serez incapable de pédaler.
Camper près d’une source d’eau non gelée
Pas toujours réalisable, tachez tout de même de trouver une source ou une rivière pour avoir de l’eau non gelée à disposition. Vous allez comprendre tout de suite…
2. Hydratez-vous
Le principal souci avec le grand froid, c’est de conserver ses réserves d’eau à l’état liquide.
Il m’est arrivé de me réveiller au petit matin mes bouteilles d’eau complètement gelées. Impossible de boire quoi que ce soit, il m’a fallu perdre le temps de préparer un feu pour faire fondre la glace et m’hydrater.
La source naturelle
L’une des solutions pour pallier ce problème de l’eau est de camper à proximité d’une source ou d’une rivière. Bien sur, il est indispensable d’avoir avec soi un filtre à eau pour éviter des problèmes bien plus graves !
Conseil de la rédaction : Le filtre à eau Sawyer est redoutablement efficace tout en étant léger et petit.
Petite astuce pour le filtre à eau, gardez-le toujours dans votre poche. La chaleur de votre corps empêchera les alvéoles d’être endommagées par le gel.
La technique du sac de couchage
Vous n’avez pas de source à disposition, juste votre bidon d’eau et l’intérieur même de la tente est sous la barre des 0 degrés. Il n’y a plus qu’un moyen : gardez votre récipient au plus près de votre corps pour la nuit, dans votre sac de couchage.
Sachez une chose importante : la seule et unique source de chaleur ici, c’est vous-même. Sachez l’exploiter en maximum sans griller toutes vos forces.
Le salut par le feu du camping hivernal
Un camping hivernal sans feu, c’est comme passer un Noël seul ! C’est triste, frustrant et froid.
Le feu sera votre meilleur allié pour préserver votre eau du gel, et par la même occasion vous réchauffer, et chauffer votre nourriture. Mais pour cela il faut du bois, et sans bois c’est au réchaud que vous ferez fondre la glace pour votre café du lendemain matin.
3. Consommez des calories
Même si cela semble une banalité, il convient de le rappeler : la chaleur c’est vous, et votre chaleur viendra de votre alimentation. Les calories que vous consommerez vous réchaufferont pendant la nuit. Voici la liste :
Poivre et épices
Les épices, et le poivre notamment on un effet vasodilatateur. Le sang circule ainsi mieux dans l’estomac et les intestins grave à la dilatation des vaisseaux. Les cellules sont alors mieux irriguées, secrètent donc plus d’enzymes et nous réchauffent.
Pour les grandes surrénales
Les glandes surrénales augmentent notre adaptabilité aux changements de température. Il ne faut donc surtout pas les négliger. D’autant plus que lors d’un voyage à vélo hivernal, votre température dépendra beaucoup de votre effort physique. Après une journée de sport, le relâchement dans des vêtements humides peut être redoutable !
Pour cela, il vous faudra consommer des herbes, et des fruits riches en vitamines C.
Les herbes et épices comme le thym, le romarin ou la cannelle feront l’affaire. Quant aux vitamines C, vous les trouverez dans le persil, les agrumes et fruits de saison. Tous ces ingrédients sont faciles à transporter et peuvent s’appliquer dans la plupart des repas.
Pour la thyroïde
Si l’on surnomme parfois la thyroïde « la chaudière de l’organisme », ça n’est pas pour rien ! Beaucoup d’aliments comme les fruits de mer et les algues permettent de favoriser la thyroïde, mais dans le cas d’un camping hivernal, ce ne sont pas les aliments les plus abondants… Les flocons d’avoine feront donc parfaitement le travail.
Au passage, je vous livre ma petite recette miracle : Il suffit de mélanger les flocons d’avoine à de l’eau (chaude ou froide), des raisins secs et des cacahuètes. Complétez avec ce que vous trouvez sur place pour varier les repas.
4. Campez avec le bon matériel
Le choix du matériel est capital dans le cas d’un voyage à vélo hivernal. Il faut trouver le meilleur rapport poids/performance. Voyons ce qu’on a en boutique :
La tente pour bivouaquer l’hiver
Bien que plus chère, vous ne regretterez pas d’avoir choisi une tente 4 saisons. Pourquoi ? Mieux isolée du froid et du vent, totalement hermétique et limite la condensation. Son tissus est véritablement conçu pour limiter le froid éolien, et il restera toujours sec et imperméable, même sous les monceaux de neige.
Si votre tente n’a pas été imperméabilisée, n’oubliez pas que vous pouvez acheter votre enduit et traiter vous-même votre tente.
Par ailleurs, la tente « tunnel » sera le meilleur choix de forme car mieux armée pour résister au vent.
Ici, une excellente tente 4 saisons utralight. Un excellent rapport qualité prix pour une tente 4 saisons une personne. Voici également une excellente tente deux personnes très légère, discrète et autoportante.
Le sac de couchage
Le choix du sac de couchage est toujours un casse-tête. On veut le plus chaud possible, tout en ayant le plus léger et moins encombrant. Autant vous dire qu’il va falloir y mettre le budget.
Pour rappel, référez-vous toujours à la température de confort présentée par les fabricants. Pour un sac de couchage 4 saisons, il faudra mieux privilégier une température de confort de -10°.
Le garnissage en duvet vous offrira le meilleur rapport poids/volume/chaleur. Il est plus léger et compact que le synthétique à chaleur égale… mais aussi plus cher, évidemment.
Ce sac de couchage offre à mon sens un bon rapport qualité prix, en duvet d’oie, léger et polyvalent. Une référence qui rendra une nuit à 10° agréable.
Pour compléter les effets du sac de couchage, veillez à couvrir vos extrémités : portez un bonnet pendant la nuit. Faites aussi tout votre possible pour que votre bouche sorte du sac de couchage afin que l’humidité de votre respiration ne reste pas à l’intérieur.
Le matelas
N’oubliez pas que le froid vient principalement du sol. Vous seriez donc peu inspiré de négliger l’importance du matelas lors d’un camping hivernal !
Sachez qu’un tapis de sol en mousse classique est un bien mauvais choix. À la fois encombrant et d’une utilité bien maigre pour isoler du froid du sol.
Jetez un coup d’œil du côté des matelas gonflables. La couche d’air vous isolera parfaitement du froid du sol et vous gagnerez en confort. Par ailleurs, ils peuvent être extrêmement petits et légers.
Si vous ne savez pas quoi choisir, un excellent matelas gonflable 4 saisons. Attention, c’est la Rolls des matelas gonflables, donc le budget est assez élevé. Mais c’est un achat que vous rentabiliserez vite.
Seule zone d’ombre, les trous. Quel que soit votre matelas, il va falloir le manier avec délicatesse et ne pas les poser n’importe où. Mais en tant que cycliste, vous avez forcément des rustines en réserve, alors tout va bien !
5. Ne négligez pas la toilette après l’effort
C’est peut-être un problème un peu personnel, mais pour moi c’est impossible de dormir correctement si je ne me suis pas débarrassé de la crasse accumulée pendant la journée. Même sous des températures négatives, on transpire sur un vélo !
Se laver avant de se coucher peut avoir une double fonction. Non seulement vous dormirez mieux et plus sec (et donc plus chaud), mais paradoxalement vous réchaufferez votre corps. Je m’explique :
Votre toilette, vous la ferez fatalement dehors, dans le froid, avec de l’eau froide. Ça sera un mauvais moment à passer, mais la quantité d’énergie que va déployer votre corps pour compenser ce froid va vous procurer une chaleur corporelle naturelle et intense. Ça sera le moment parfait pour enfiler une couche de vêtements thermiques, un bonnet et de s’emmitoufler dans son duvet bien chaud.
Là vous êtes dans les conditions optimales, bonne nuit.
6. Couchez-vous chaud
Et oui, se coucher en ayant chaud, on n’y pense pas toujours, mais c’est tellement important au cours d’un dur camping hivernal.
Si vous vous couchez en ayant froid, il sera très difficile de vous réchauffer et la nuit sera bien désagréable.
Les techniques pour se réchauffer avant de se coucher sont les suivantes :
- Faites la toilette froide, comme vu plus haut.
- Mangez un bon repas chaud
- Faites un peu d’exercice avant de vous coucher. Quelques squats ou des pompes… Arrêtez-vous dès que vous sentez votre température monter. Il ne faut surtout pas transpirer dans le sac de couchage.
Si avec tous ces bons conseils, vous restez frileux à l’idée de vous lancer dans ce genre d’aventure, n’hésitez pas à tenter le Couchsurfing ou le Warmshowers (Personnellement, j’ai une préférence pour Warmshowers). Les locaux se feront un plaisir de vous accueillir avec un bon repas chaud et un lit douillet !
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