Mes petits secrets pour rouler dans le désert à vélo !

Ahhh, faire du vélo dans le désert… la sensation de liberté totale, la vision grisante d’un horizon infini, l’impression de voler parfois ! Rouler dans l’immensité du désert est unique, mais comme pour tout ce qui est rare, il faut en payer le prix. Comment gérer le manque d’eau et comment survivre dans le désert ? Comment faire avec les pics de chaleur ? Quel matériel emporter pour le désert ? Je vous livre mes petits secrets !


Pourquoi rouler dans le désert ?

Vous vous préparez pour un long voyage à vélo. Vous hésitez encore à traverser certaines zones désertiques qui jalonnent votre itinéraire. Peur de ne pas avoir assez d’eau, peur des chaleurs extrêmes, de se retrouver sans aide au milieu de nulle part… c’est tout à fait compréhensible. Maintenant, laissez-moi vous expliquer pourquoi vous ne devriez même pas hésiter !

Faire du cyclotourisme daan le désert

Votre itinéraire est presque défini, seulement, il va falloir traverser 500 km de désert aride sans villes. Vous stressez un peu à l’idée de traverser cette zone que vous identifiez déjà comme la grosse difficulté du périple. Le désert à vélo, bizarrement ça ne vous emballe pas…

Ne stressez plus. Si ces 500 km seront durs, pénible parfois, un peu angoissants dans certains moments extrêmes, ils vaudront largement le coup de ne pas faire de détours. Vous allez perdre un temps précieux à contourner cette portion de route qui vous offrira ce que vous êtes venu chercher sur votre vélo : sortir de sa zone de confort ! Le cyclotourisme, c’est aussi ça.

Ne ratez pas cette occasion de vous retrouver seul face à cette immensité infinie. Vous ne vous sentirez jamais aussi libre, jamais aussi unique et en accord avec le monde. Il faut le vivre pour le comprendre, alors foncez !

Sachez aussi que si le désert est impressionnant, il n’est pas aussi dangereux qu’il n’en a l’air. Pourquoi ? Tout simplement parce que si vous suivez les routes principales – et vous n’aurez pas le choix, il n’y a généralement qu’une seule route – vous ne serez jamais seul. Vous croiserez des villages, des petits vendeurs, des stations service, des routiers, peut-être même d’autres cyclo-voyageurs !

Même en plein désert à vélo, il est rare de faire plusieurs dizaines de kilomètres sans croiser personne sur un axe principal.


Comment gérer le problème de l’eau dans le désert ?

Ok, le désert à vélo, c’est superbe et tout, mais il faut quand même y être un peu préparé avant de se jeter dans la potentielle gueule du loup. Voici déjà comment assurer l’essentiel, l’hydratation.

Savoir anticiper sur ses stocks et ses besoins à vélo dans le désert

Avant d’aller affronter le désert, sachez le nombre de kilomètres que vous aurez à faire. Repérez sur une carte les différents possibles points de ravitaillement et préparez votre premier stock en conséquences.

desert ouzbekistan

Sachez qu’en couplant la chaleur du désert avec l’activité physique du vélo, votre corps perdra en moyenne jusqu’à 2 litres d’eau par heure. Oui, ça fait beaucoup d’eau à emporter.

La base est d’avoir toujours sur soi de quoi tenir 50 km, qui est à mon sens la distance maximale que l’on risque de couvrir sans croiser âme qui vive.

Admettons que vous rouliez par vent neutre à 20 km/h de moyenne, il faudra donc compter 2h30 d’eau, 3h si vous êtes un peu plus lent. Pour tenir 3 heures, il vous faudra donc 6 litres d’eau. (Trois bouteilles en plastique de 2 litres feront l’affaire).

Vous pouvez être quasiment certain de ne jamais vous retrouver à sec en suivant cette règle de base. Pas si inaccessible que ça, n’est-ce pas ?

PS : N’oubliez pas de manger salé ou de boire une boisson salée pour compenser les grandes pertes de sodium dans votre transpiration. Le sel est vital pour votre corps et pour assurer des performances physiques.

Toujours des villages ou stations services dans le désert

Où trouver de l’eau ? Rien de plus simple. Nous avons déjà évoqué plus haut que vous rouliez sur une route principale. On a beau être dans le désert, les routiers qui empruntent cette route ont, eux aussi, besoin d’eau ou d’essence !

Il n’est donc pas rare de croiser de tout petits villages, des épiceries isolées, des vendeurs sur le bord de la route, des restaurants de route ou des stations service. Si jamais personne ne vend d’eau en bouteille, trouvez un robinet et remplissez vos propres bouteilles.

Comme ce serait dommage de choper une mauvaise bactérie en plein désert et de mourir seul dans un bain de vomi et de diarrhée, assurez-vous toujours d’avoir un purificateur ou un filtre à eau. Je ne saurai que trop vous conseiller le filtre à eau Sawyer que j’ai utilisé pendant de longs mois sans être jamais déçu !

Demander de l’aide aux routiers

Dans certaines rares situations, vous pouvez vous retrouver à sec sans la moindre habitation ou âme qui vive à l’horizon. Vous commencez à sérieusement stresser et vous êtes à deux doigts de céder à la panique. Paniquer ne vous sauvera pas. Gardez votre sang froid et analysez la situation.

Vous avez compris que notre prochain espoir de survie viendra d’un véhicule qui croiserait votre route. Mais vous n’avez pas d’ombre pour vous réfugier en attendant le prochain camion, alors continuer à rouler en gérant au maximum votre effort.

Vous avez de fortes chances de croiser un camion dans l’heure. Faites-lui de grands gestes, forcez-le à s’arrêter comme si votre vie en dépend (d’ailleurs, elle en dépend ! ). Il s’arrêtera. Exposez-lui le problème, il aura forcément du stock et vous en donnera sans broncher, il sera même heureux de le faire. Dans ces pays, les gestes de solidarité font partie du quotidien.

cyclotourisme azerbaidjan
Parfois il n’y a juste personne…

L’eau en situation de survie extrême

OK, là ça commence à sentir le roussis. Vous n’avez plus une seule goute d’eau et ça fait deux heures que vous n’avez pas vu passer le moindre véhicule. C’est le moment de tester vos capacités de survie, et dites-vous que vous aurez des choses à raconter à vos petits enfants, car oui, vous allez avoir des petits enfants parce que vous allez vous en sortir !

Première technique, si jamais vous avez une petite envie d’uriner, n’offrez pas cette denrée inestimable au sable du désert. Faites votre affaire dans une bouteille vide. Maintenant collez la à une deuxième bouteille par le goulot à l’aide de ruban adhésif. Posez-les sur le sol horizontalement. Laissez en plein soleil la bouteille d’urine, et recouvrez de sable la bouteille vide. Avec la chaleur, l’eau contenue dans votre urine va s’évaporer et se déposer dans la bouteille vide, car celle-ci est plus fraiche. Buvez, ce n’est que de l’eau.

Si la nuit tombe, vous pouvez tenter de créer un goulot de récupération de la condensation nocturne. Utilisez pour cela une bâche en plastique et disposez-la en forme de cône au-dessus d’un récipient. Avec l’humidité de l’air et du sol, vous devriez avoir récupéré un peu d’eau le lendemain matin.

Il est possible également de repérer certaines sources souterraines. En revanche, il vous faudra pour cela vous éloigner de la route pour trouver des rochers ou des anciens lits de rivières et creuser au bon endroit. Les chances de croiser un véhicule étant plus élevées, je vous conseillerais vivement de ne jamais vous éloigner de la route et de croire en votre bonne étoile en vous protégeant du soleil.


Comment gérer la chaleur extrême à vélo dans le désert ?

Marcher dans le désert n’est déjà pas le plus simple, mais faire du vélo dans le désert peut devenir assez étouffant. À vous d’utiliser tous les moyens possibles pour ne pas trop subir les assauts de la chaleur désertique. Comment faire ? La règle de base : fuyez le soleil !

Rouler de nuit

Technique numéro 1 si vous voulez éviter de pédaler sous un soleil écrasant, roulez de nuit ! Vous avez déjà tous entendu dire que les nuits sont fraiches, voire carrément froides dans le désert. C’est à moitié vrai. Il est clair que l’amplitude thermique entre le jour et la nuit est énorme, en revanche si vous ne prenez pas le désert en hiver, aucun risque de grelotter pendant la nuit. Au contraire, vous aurez une température douce et tout à fait appréciable. Vous transpirerez à peine.

rouler dans le désert

Arrangez-vous donc pour vous protéger du soleil pendant la journée, dormir à l’ombre d’un rocher ou dans un restaurant de route, et partez sur la route quand le soleil décline. N’oubliez pas les feux avant et arrière !

Un autre avantage de la route de nuit : le vent y est beaucoup moins fort. Il a même tendance à décliner jusqu’au lever du soleil.

Roulez sous le soleil avec les vêtements adéquats

Vous n’avez pas envie de rouler en pleine nuit ou vous n’avez pas le choix, il va falloir pédaler sous le soleil. Oubliez votre beau bronzage, couvrez-vous la peau. C’est peut-être contre nature, mais il faut mieux se couvrir le plus possible que de laisser la peau à même le soleil. Vous vous parez alors contre les rayons ultraviolets, contre les brulures et les coups de chaud. Privilégiez des vêtements amples et légers qui seront capables de ventiler au maximum votre épiderme. Quels vêtements prendre ?

  • Le tour de cou : Il saura remplir un grand nombre de fonctions, comme vous protéger des rayons UV et vous protéger le nez de la poussière, il peut s’utiliser comme un foulard, comme un masque, un protège-tête, une écharpe… >> je vous conseille la marque référence : Buff
  • Chemise manche longue ventilée : Choisissez des chemises anti-UV et ventilées. Évitez de préférence les matières synthétiques dans le désert. >> Chemise manche longue
  • Pantalon ventilé : Privilégiez un pantalon léger et doté d’un zip-off pour le transformer en short à tout moment. Vous économiserez en place et en poids de chargement >> Mon choix de pantalon pour le désert
  • Veste coupe-vent : Sachez vous parer en cas de vent et de nuits fraiches. Pour cela, rien de plus léger et efficace qu’une bonne veste coupe-vent. >> Avec cette veste coupe-vent, vous serez paré pour les nuits dans le désert

Le bivouac dans le désert

Bivouaquer la nuit dans le désert ne s’improvise pas totalement. Mais si vous connaissez les petits dangers, tout devrait bien se passer, c’est pour ça que je suis là !

Première chose, même si le vent est généralement moins fort la nuit dans le désert (surtout à la fin de la nuit), il peut encore largement se manifester. Pour ne pas vous retrouver le lendemain matin envahi de poussières de sable à l’intérieur même de votre sac de couchage – et croyez-moi, ça n’est pas agréable – veillez à bien fermer la tente et le double toit. Même s’il est tentant de dormir uniquement sous la première couche de la tente, sachez que le sable trouvera toujours un petit trou pour s’infiltrer. À vous de limiter ses chances !

Une autre excellente raison de bien fermer la tente à double tour : les bestioles qui vivent dans le désert ! Ça n’est jamais très agréable de se réveiller aux côtés d’un ou d’une inconnue, surtout quand cet inconnu n’est autre qu’un serpent ou un scorpion !

Ne négligez pas non plus vos stocks d’eau. Arrangez-vous toujours pour vous coucher en ayant les stocks suffisants pour boire pendant la soirée et la nuit (1 ou 2 litres), pour vous décrasser (1,5 litres peut suffire pour la toilette), et pour repartir le lendemain sur la route (4 litres minimum). Avant donc de chercher votre lieu de bivouac, ayez toujours au minimum 6 litres d’eau avec vous. Le plus intelligent est donc de bivouaquer à proximité d’une station service ou d’un restaurant (si possible).

Une dernière fois, n’oubliez pas que les nuits dans le désert peuvent être étonnamment fraiches. Couvrez-vous bien, récupérez bien, mangez salé, hydratez-vous, et lavez-vous le corps. Demain sera une nouvelle longue et dure journée !