11. Le froid du Danube en hiver à vélo (Europe Centrale)
Ahhh, les joies du vélo en hiver ! Il y a un petit malin qui nous (moi et mon vélo) a suivi de très près depuis Stuttgart jusqu’à Novi Sad en Serbie, en atteignant son apogée entre l’Allemagne et l’Autriche, j’ai nommé : le froid.
J’ai vu grâce à lui les bords du Danube gelés, des cascades figées, des ruisseaux cristallisés et un fleuve envahi de plaques de glace et d’icebergs à la frontière Austro-Slovaque.
Pédaler avec le froid hivernal
Expérimenter une journée entière à pédaler au bord d’un fleuve sous des températures s’approchant des -15° auxquelles s’ajoute également le vent, est un exercice éprouvant mais non dénué de surprises. On n’a pas le temps de s’ennuyer. Il se passe toujours quelque chose et l’on sent ses membres s’exprimer les uns après les autres selon la force des attaques du froid.
Quelle idée de traverser l’Europe en hiver, franchement !
Les combats du corps contre le froid
Premier combattant qui tombe, toujours en première ligne : le visage. Au bout de quelques minutes, le front et les oreilles, aidés par les assauts du vent, commencent à sérieusement exprimer leur existence (Ceux qui ont déjà skié et qui sont restés bloqués 20 minutes sur un télésiège à la merci du vent et de la neige comprendront). Ensuite, c’est le bout des doigts qui se manifestent malgré les gants qui étouffent leurs cris de douleur. Alors on essaye de les frotter, de serrer les poings pour les réchauffer, les yeux rivés sur les vicissitudes du vent dans les nuages, en quête d’une potentielle fenêtre par laquelle le Dieu Soleil daignerait laisser passer ses rayons salvateurs jusqu’à nos membres endoloris. Et pour les pieds, même combat. Eux non plus ne veulent pas être en reste malgré les deux paires de chaussettes et les chaussures montantes. Peu à peu se fait sentir un froid douloureux que rien ne semble calmer, on agite les pieds dans la chaussure tout en pédalant, en vain.
Comment combattre le froid quand on fait du vélo en hiver ?
La seule solution est de faire une halte dans un endroit au chaud au moins 15 minutes, le temps pour les chaussures de laisser à nouveau entrer la chaleur, et pour les pieds de reprendre vie. Cette pause est indispensable, vitale.
Quand le froid gèle même l’eau de mes gourdes
Autre trouvaille du froid, plus inattendue, cristalliser la condensation de ma respiration sur ma barbe, le résultat donne des morceaux de glace tout autour de la bouche. Les vapeurs se transforment aussi rapidement en glace sur l’écharpe, la rendant toute rigide. Tout cela est bien amusant mais assez désagréable quand on est dehors pendant des heures. Encore plus drôle, le froid ne manquant pas d’imagination a découvert une blague désopilante, celle qui consiste à geler l’eau de mes gourdes à ne même plus pouvoir les ouvrir, tordant ! Et quand bien même j’arriverais à les ouvrir, l’eau y est presque totalement glacée, rien à boire à part une demi-gorgée encore épargnée par la fatale piqûre de l’hiver. Faire du vélo en hiver en Europe Centrale, quelle idée franchement !
Mais ce froid ne serait pas si redoutable s’il n’était pas aidé par son meilleur allié : le vent.
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