Quel cyclotourisme en 2020 ?
Concernant le cyclotourisme en 2020, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Je commence par laquelle ?
D’accord, je commence par la mauvaise : Le cyclotourisme au long cours est dans le coma, et on espère qu’il se réveillera le plus vite possible… S’il se réveille.
La bonne nouvelle : les alternatives ne manquent pas !
Commençons par analyser la situation…
2020, l’année de toutes les incertitudes
La crise sanitaire
Petit rappel des faits : Cette année 2020 est absolument inédite. Pour la première fois un virus a réussi à contaminer tous les pays du globe et à créer une psychose collective universelle.
Une psychose encore jamais vue à cette échelle qui a entrainé à la hâte des prises de décision dangereuses pour les citoyens et pour les économies. À l’heure où j’écris ces lignes, la France a débuté depuis quelques jours son deuxième confinement.
Conséquences : les déplacements internationaux et même nationaux ont été considérablement limités et l’industrie du tourisme est entrée dans une crise majeure dont elle ne pourra se sortir qu’en se posant les bonnes questions.
La crise écologique
La crise du Covid est venue poser la cerise sur le gâteau de la crise écologique que nous vivons depuis bien des années.
Depuis beaucoup trop longtemps, notre planète vit au-dessus de ses moyens, et l’on retarde constamment l’échéance alors qu’il s’agit de repenser tout notre système en profondeur, maintenant et tout de suite.
Le temps est enfin venu de repenser le tourisme, nos déplacements, et le concept même de voyage.
Un cyclotourisme différent en 2020
L’une des réponses évidentes à ces problématiques évoquées plus haut, est à mon sens la valorisation de la pratique du vélo et du cyclotourisme. Je m’explique.
Cyclotourisme de proximité en 2020
L’année 2020 marque le renouveau du cyclotourisme.
Bien loin d’avoir tué ce mode de loisir, le virus a finalement accéléré un processus déjà en place : le cyclotourisme local. Que l’on trouve également dans le mouvement actuel du « staycation ».
Le local a le vent en poupe, et c’est très bien ! Quoi de plus sain, naturel et humain que de consommer le fruit de l’agriculteur du coin ? Pour le vélo c’est pareil !
Cet été, les français on redécouvert leurs régions et la richesse de leur patrimoine local. Ils ont appris à réapprécier ce qui est là, au seuil de leur porte. Cette proximité sans paillettes ni fioritures mais bien réelle, on se rend enfin compte de sa véritable beauté.
Nous avons la chance de vivre dans le pays le plus visité au monde, ça n’est pas par hasard. Alors profitons-en !
En 2020, le cyclotourisme est celui des régions, des routes Euro vélo, des routes des vins, ou des grands canaux. La liste est infinie, il n’y a qu’à choisir !
Valoriser l’humain et l’expérience
Le temps n’est plus à la « performance ». Il est venu le temps de l' »expérience ».
L’expérience, la vraie, c’est vivre le moment, rencontrer son voisin, sentir les odeurs du marché, écouter le bruit des vagues des heures durant. Je vous parle de contemplation, de retour sur soi… pour ne pas dire médiation.
Quels meilleurs moyens pour cela que la marche ou le vélo ?
L’essor grandissant de la route de Saint Jacques de Compostelle en est un parfait exemple. L’humain a besoin d’humain, de partage, de spiritualité, de connexions avec les éléments… il a besoin de vivre.
« Éloge de la flânerie » ou slowtourisme
Pédaler ou marcher sans but, comme ça, juste pour le plaisir. Le plaisir de prendre son temps et d’apprécier l’instant. Ne pas penser à la prochaine visite ou au bus qui ne va pas nous attendre, ne pas penser à la photo que l’on doit prendre et que l’on doit absolument partager à notre communauté, ne pas penser à la charge d’emails que l’on va devoir gérer à notre retour.
Tout cela est illusoire.
La réalité puissante, elle est là, dans cette forêt ou sur cette plage de galets.
Il nous faut apprendre à savourer ces moments simples de lenteur et de flânerie car sans but, sans objectif, l’on ne se concentre plus que sur nos sensations, notre rapport au monde et notre intériorité. Nos sens sont libérés… libéré est bien le mot ! C’est la liberté qui nous étreint !
Je vous invite à découvrir cet article de François Perroy sur la flânerie, tout y est. La flânerie pour salut
Vous l’avez donc bien compris. Le monde a été trop loin et nous sommes tous en train de reculer, forcés par la crise sanitaire. Dans ce flou total, le cylotourisme est en train de se réinventer spontanément. Il s’adapte. L’homme s’adapte, c’est bien le propre de l’homme. Nous allons vers plus de proximité, plus d’humain, plus de solidarité et d’échanges.
Le monde d’avant, celui du rationalisme, de l’individualisme et de la consommation est peut-être déjà mort.