70. Savoir prendre la bonne décision (Beïnéou / KAZAKHSTAN)

Kazakhstan, 2e jour. Après ma rencontre heureuse avec Florent et Valentin, mon plan initial était de loger chez un habitant de Beïnéou pour une nuit, y laisser mon vélo et partir en train pour visiter l’Ouzbékistan car j’ai quand même payé mon visa, ça serait dommage de s’en priver si près du but !

Mais les aléas de la route et la providence vont changer bien des choses sur mes plans de route. 

Beyneu
Arrivée à Beïnéou

Tenter le Couchsurfing au Kazakhstan

J’ai harcelé toute la journée de messages mon hôte potentiel contacté sur Couchsurfing pour lui dire que j’allais arriver plus tôt que prévu, mais je n’ai jamais eu la moindre réponse.

La pire des réponses : le silence

Tout ce que je voulais c’était : « oui tu es toujours le bienvenu » ou « désolé ça ne va plus être possible », mais j’ai eu droit à la pire des réponses, le silence, l’attente. Terrible moment d’indécision, torture psychologique.

La situation est critique. Je ne sais pas où je vais dormir pour la soirée, les trains ne semblent pas partir tous les jours pour l’Ouzbékistan.

beyneu kazakhstan
Quand il te reste 15 minutes pour prendre une décision et que tu ne penses qu’à prendre tes copains en photo !

Envisager d’autres options

J’envisage l’hôtel mais il paraît beaucoup plus cher que prévu. Toujours pas de réponse, et mes amis camionneurs vont vers l’Ouzbékistan et me proposent de m’emmener, ils attendent ma décision pour repartir.

Prendre la bonne décision, et la prendre vite !

Je ne sais que faire, et le temps passe inlassablement, consume mes espoirs et souffle tranquillement sur les flammes de mon stress. 

J’essaye de temporiser, voici les trois options qui s’offrent à moi :

  1. Déposer mon vélo dans leur camion, me dire « advienne que pourra ! » et les accompagner sur la route jusqu’à je ne sais où.
  2. Rester ici, dormir à l’hôtel sur place, y laisser mon vélo et prendre un train pour visiter l’Ouzbékistan sur quelques jours.
  3. Repartir directement à vélo vers l’ouest en direction de la Russie, éprouver cinq jours de steppe désertique et remonter vers Moscou par la Volga. 

La première solution me fait peur mais m’excite, la deuxième est intéressante mais après vérification le train est plus rare et plus cher que prévu, la troisième solution me rassure car je rattrape beaucoup de retard et je serai à temps en Russie pour la coupe du monde.

Mais voilà, ce voyage est peut-être le seul de cette dimension que je ferai de ma vie, on peut dire que c’est le voyage de ma vie, la coupe du monde c’est tous les 4 ans… Et puis en fait on s’en fiche, ça n’est que du football après tout ! 

Se plonger dans l’inconnue

J’opte donc pour la solution qui m’inspire le plus de craintes et d’incertitudes car, comme l’écrivait André Gide : « L’homme ne peut découvrir de nouveaux océans sans avoir le courage de perdre de vue le rivage ».

route désert Kazakhstan
Chameau désert
On peut quand-même faire quelques rencontres dans le désert

Ma décision est donc prise, je vais suivre mes camarades vers l’est, le désert, et peut être au-delà, dans les montagnes, la neige des sommets. 

Et voilà, nous faisons quelques courses, je recharge une deuxième fois mes affaires dans leur camions, puis on tombe sur un autre voyageur à moto que nous avons rencontré plus tôt sur le ferry, un jeune allemand de 21 ans qui voulait absolument voir le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan.

Notre joyeuse bande s’agrandit donc. Il y a Florent, Valentin, d’éternel Aldo, et l’allemand.

Nous quittons ensemble la ville dans l’optique de camper groupés dans le désert, à quelques encablures de la frontière ouzbèke. Demain, nous allons affronter l’Ouzbekistan et son redoutable desert.

Le sort en est jeté.

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