24. Rouler à deux (Kayseri / TURQUIE)

De l’avantage de ne pas rouler seul, parfois

Kayseri, 7 heures du matin, mon hôte de cette nuit, Burak, me fait l’amitié de m’accompagner à vélo jusqu’à l’autoroute. En cas d’attaque de chien, on se sent plus fort ! Depuis mon départ, c’est la deuxième fois que je roule en binôme. La première fois c’était avec un allemand en Bavière sur un tapis de neige fraîche pendant 10 kilomètres. Cette fois ci, c’est sur 15 kilomètres de côtes. 

« Souffrir accompagné, c’est souffrir à moitié »

C’est très instructif de traverser ces épreuves physiques avec un compagnon de route car la différence de perception de la réalité est saisissante ! Lorsqu’on est seul, monter une série de côtes interminables pendant 90 minutes est très rapidement un enfer, une impasse psychologique, nos forces nous abandonnent et chaque col de plus, chaque côte cachée derrière un virage est une souffrance physique et psychologique. Etre accompagné, c’est partager ce moment, ce qui évacue déjà la tension psychologique, mais au delà de ça on a surtout un compagnon à qui parler, ce qui aide considérablement à oublier la montée et surtout ne plus penser à l’effort. Ce n’est que dans la tête. A la fin de la côte on se rend compte qu’on est arrivé, oui on a mal aux jambes, on transpire et on souffle, mais on a réussi sans même s’en apercevoir. Si je suis tout seul, chaque coup de pédale sera une torture une fois dépassé le seuil de tolérance. Ce seuil de tolérance n’existe presque pas quand on est accompagné. Seulement voilà, je voyage seul. Il faut croire que j’aime me faire mal.

Autre avantage : on peut se faire prendre en photo !

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