58. Rencontre avec une Iranienne (Tonekabon / IRAN)
Puisque dans ce pays qu’est l’Iran, toutes les situations ont décidé d’être chargées d’une intensité que mon corps commence à assimiler, voici une nouvelle rencontre aujourd’hui qui vaut son pesant d’or de par sa symbolique si symptomatique d’une jeunesse de ce pays qui n’a pas l’air de se sentir à sa place.
Énergie mentale = énergie physique
Poussé par cette énergie mentale surpuissante offerte de ma rencontre et révélation d’après déjeuner, je ne vois pas passer la route. Cette épiphanie a changé la donne. Même le vent semble maintenant avec moi. La nature avance à mes côtés, m’accompagne de son énergie vitale. Elle me porte sur mon trône d’acier, au-dessus des périls de la route. Arrivé très en avance à Tonekabon, j’ai deux ou trois bonnes heures pour me poser sur la plage, me détendre un peu, tremper mes pieds, manger un melon et profiter de ma nouvelle connexion internet pour alimenter mon blog.
Le moment de la rencontre
C’est alors qu’une jeune iranienne de 25 ans tout au plus passe devant mon regard, et couvre partiellement ma vue de la mer Caspienne.
Je la regarde sans la regarder, mais elle finit par attirer vraiment mon attention. Elle est plutôt bien faite de sa personne mais son visage est tout sauf naturel. Elle a visiblement abusé du bistouri (les lèvres et le nez, à première vue), et a teint ses cheveux dans un roux assez foncé (de ce qu’elle pouvait laisser apparaître sous le voile). Je continue à l’observer comme on scrute l’horizon.
Voici comment se passe une rencontre en Iran :
Elle trempe ses jambes, se contraignant à soulever sa robe légère à mi-mollet, puis jusqu’aux genoux. Elle est là, perdue entre la mer et moi, dévoilant une partie interdite de son corps… et moi, je ne peux plus en détacher mes yeux, emporté par la tension érotique de cette situation. Elle remplit des bouteilles en plastique avec l’eau demi-salée de la Caspienne puis me regarde à son tour, se rapproche et m’adresse timidement la parole.
Premiers échanges
On essaye d’échanger en anglais mais ça fonctionne mal. Elle arrive tout de même à me faire comprendre qu’elle utilise cette eau pour soigner une sorte d’allergie qu’elle a attrapé au niveau des pieds.
A mesure qu’elle me parle, ne peux m’empêcher de remarquer qu’elle arbore un comportement excessivement aguicheur. Elle me dévore intensément de ses beaux yeux ténébreux de femme perse. Son anglais est très faible, elle le compense visiblement avec son regard. J’avais, je dois le dire, rarement vu des yeux aussi explicites. Son message était très clair, il disait : “viens, je t’emmène chez moi. Tu ne vas pas le regretter.”
Ça n’est pas la première femme que je rencontre en Iran, je commence à être habitué.
La chirurgie esthétique en Iran
Est arrivé alors le moment le plus intéressant de cette rencontre qui jusque là ne brillait pas par sa dimension intellectuelle.
La jeune femme me fait plusieurs fois d’étonnants compliments sur mon nez, en me demandant si j’ai fait mon opération en France. Surpris par cette question, je lui dis que la chirurgie esthétique n’est pas aussi banale en France qu’en Iran, surtout pour les hommes ! Elle m’explique en retour qu’elle a fait refaire son nez, sans aucune gène, et ajoute que les nez iraniens ne sont pas beaux comme les nez français…
Je ne savais pas quoi répondre à cela. Son anglais était trop faible pour comprendre ce que j’avais envie de lui dire, mais comme j’ai besoin de le dire à quelqu’un ce sera pour vous :
« Les nez européens ne sont pas plus beaux que les nez iraniens, ils sont juste différents. Vos références, vos canons de beautés sont basés sur des critères occidentaux, européens. Ça n’a pas de sens, vous êtes qui vous êtes et vous êtes beaux. Votre nez est peut-être plus volontaire, moins fin que le nôtre, mais il vous donne votre singularité, votre distinction et votre richesse. Quelle pauvreté de vouloir ressembler à des européens pour au final ressembler à tout le monde puisque désormais une minorité des iraniennes n’a pas recours aux mirages de la chirurgie esthétique. »
Voici dans des mots plus édulcorés ce que je lui aurais dit si elle avait pu mieux comprendre l’anglais, malheureusement quand les critères de beauté sont ancrés profondément dans l’esprit des gens il faut bien du temps pour les changer.
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