Le camping sauvage : Doit-on en avoir peur ?
La plupart d’entre nous aimons l’aventure. Ăa fait partie de la nature humaine, c’est comme ça. Qui n’a jamais rĂȘvĂ© de partir en camping sauvage pour dormir Ă la belle Ă©toile Ă cĂŽtĂ© d’un bon feu de camps ?
Les bienfaits du camping sauvage sur notre corps
Faire du camping sauvage, c’est se reconnecter avec ses racines les plus profondes. C’est dire oui Ă l’ADN qui sommeille en nous. C’est accepter la puissance de nature qui est inscrite dans notre code gĂ©nĂ©tique depuis les origines de la vie.
Quoi de meilleur que de manger la pomme sur la blanche du pommier ? Quoi de plus communiant que de se raconter des histoires autour d’un bon feu de camps rassurant ? Quoi de plus Ă©tourdissant que de dormir sous la lumiĂšre des Ă©toiles ? Quoi de plus apaisant que de se sentir faire partie d’un tout cosmique ?
Un cocktail d’hormones positives en bivouac
Le camping sauvage a la qualitĂ© rare d’inonder notre cerveau d’hormones du bonheur : Dopamine, sĂ©rotonine, endorphine et ocytocine
Comment ? Je vais tout vous expliquer :
La dopamine, c’est l’hormone de la rĂ©compense (ou plutĂŽt de l’espoir d’une rĂ©compense). Elle permettait Ă nos ancĂȘtres de gĂ©rer leur Ă©nergie de maniĂšre efficace en ne la libĂ©rant qu’en cas de signal positif du style « j’ai trouvĂ© des champignons ! »
Dans le cas d’un bivouac, il y a une multitude de maniĂšres de sĂ©crĂ©ter de la dopamine : la recherche d’un lieu de camp, la recherche de bois sec, un beau feu, la recherche d’arbres fruitiers…
L’ocytocine, c’est l’hormone de la confiance, de l’empathie. C’est ce que notre cerveau secrĂšte lorsqu’il voit sur le bord de la route un petit chaton abandonnĂ© et fragile : Une envie d’aider de monde, un amour inconditionnel envers tout ce qui l’entoure.
En camping sauvage, le fait de chanter autour d’un feu de camp, se raconter des histoires intimes sous cette lumiĂšre intemporelle… tout ça libĂšre en nous des torrents d’ocytocine. Nos compagnons de bivouac deviendront des amis pour la vie !
L’endorphine, c’est l’hormone de la fatigue physique et de la douleur. Elle nous permet de dĂ©passer la douleur physique le temps de nous mettre Ă l’abri, fuir un danger. Bien sur, allongĂ© dans votre tente aprĂšs une longue journĂ©e de vĂ©lo, l’effet de l’endorphine va vous faire vous sentir trĂšs dĂ©tendu, presque stone !
La sĂ©rotonine, c’est l’hormone du respect. Elle est liĂ©e de trĂšs prĂȘt Ă l’impression de sĂ©curitĂ©.
C’est le sentiment de paix et d’apaisement que nous ressentons lorsque l’on a trouvĂ© le bon lieu de bivouac, lorsque le feu brule Ă nos cĂŽtĂ©s et que nous sommes entourĂ©s de compagnons rassurants. C’est la plĂ©nitude qui suit le stress de l’incertitude du lieu de camp.
Bref, le camping sauvage rend heureux et addict ! Essayez, votre cerveau vous remerciera.
Les dangers du camping sauvage
Certes les dangers rĂ©els sont moins importants que l’impression de danger face Ă l’inconnu, mais ils peuvent exister en cas d’imprudences. Un point s’impose :
Pour une femme seule
Pas besoin d’avoir fait des Ă©tudes poussĂ©es pour comprendre qu’une femme seule qui campe seule en forĂȘt est plus vulnĂ©rable qu’un homme seul.
Dans certains pays, camper seul en tant que femme est mĂȘme vivement dĂ©conseillĂ©. N’oublions pas que dans des pays comme l’Iran ou l’Inde, les femmes occidentales souffrent d’une image de « femmes faciles » et de petite vertu. Imaginez une femme seule repĂ©rĂ©e dans sa tente au milieu de nulle part dans ces pays, le risque est immense.
Si vous voulez Ă©viter tout danger, il n’y a qu’une seule solution :
Campez le plus discrĂštement possible. L’idĂ©al Ă©tant l’abri de la forĂȘt. Pour cela, veillez bien Ă ce que personne ne vous ai vue pĂ©nĂ©trer dans les bois, et Ă©vitez de faire un feu. Personne ne doit savoir que vous ĂȘtes lĂ !
Les animaux sauvages
Bien que la principale menace du campeur soit l’homme lui-mĂȘme, les animaux ne sont pas en reste ! Dans les zones reculĂ©es et faiblement peuplĂ©es, il n’est pas impossible de croiser des loups, des ours ou pire !
Sachez tout d’abord qu’un animal sauvage porte bien son nom. Par dĂ©finition, il Ă©vitera tant que possible l’interaction avec vous. Vous ĂȘtes le premier prĂ©dateur de cette planĂšte, et il le sait ! Cependant, le contact est parfois inĂ©vitable. Dans ce cas, il vaut mieux y ĂȘtre prĂ©parĂ©. Quelques rĂšgles de base :
En cas d’attaque de loups : Ils ne vous ont pas encore attaquĂ©, ne paniquez pas, restez calme et montrez que vous n’avez pas peur. Faites des grands gestes et beaucoup de bruit pour l’impressionner tout en reculant lentement sans jamais leur tourner le dos. S’ils vous attaquent, ne courez pas ou vous ĂȘtes dĂ©jĂ mort ! Affrontez les avec des pierres, des bĂątons et tout ce que vous trouvez. Si vous arrivez Ă l’intimider, il rebroussera chemin.
Si vous les avez fait fuir, restez mĂ©fiants, ils peuvent revenir Ă la charge. Restez en groupe si vous ĂȘtes plusieurs (ne jamais se disperser, mĂȘme pour la grosse commission), faites un feu avec le maximum de fumĂ©e, faites du bruit, chantez pour revendiquer votre territoire.
En cas d’attaque d’ours : MĂȘme chose, surtout ne pas paniquer. Faites-vous plus grand que vous ne l’ĂȘtes Ă l’aide de vos vĂȘtements, sac Ă dos, outils. Pas de mouvements brusques et ne courez jamais. Inutile de s’abriter dans sa tente ou de grimper aux arbres (Ă moins d’arriver Ă la cime de l’arbre) Restez toujours Ă distance de l’ours en gardant entre vous deux un obstacle (un vĂ©lo, un rocher, un arbre). Il ne doit ni vous voir comme une menace ni pour son dĂ©jeuner… Ă vous de trouver le bon Ă©quilibre. Contrairement au loup, parlez-lui calmement pour l’apaiser et le rassurer. Ne le lĂąchez jamais du regard. Si vous avez vraiment besoin de vous dĂ©fendre, jetez lui des pierres ou des bĂątons en visant le museau.
Bien sur, ces conseils sont Ă Ă©tudier plus en dĂ©tails, car certaines techniques (comme faire le mort), n’ont pas du tout le mĂȘme effet selon la race de l’ours. Voici quelques conseils complĂ©mentaires si vous voulez creuser la question.
En cas d’attaque de chien, les techniques sont nombreuses. Mais la grosse diffĂ©rence avec les autres animaux sauvages rĂ©side sur le fait que les chiens cherchent plus Ă dĂ©fendre leur territoire qu’Ă vous dĂ©vorer.
Les techniques, je les ai énumérées ici.
Les feux de forĂȘts
Inutile de le rappeler, les feux de camps sont trĂšs largement interdits. Mon but n’est donc certainement pas de vous encourager Ă en faire. En revanche, si vous ne pouvez pas rĂ©sister Ă cette tentation bien naturelle, je peux vous aider Ă limiter au maximum les risques d’incendies.
PremiĂšre chose, rĂ©parez bien le terrain : Ă©loignez de votre futur foyer les branches, les herbes folles et tout ce qui serait susceptible de bruler. Creusez un beau trou dans la terre et entourez le tout d’un large cercle de pierres. Maintenant que vous avez Ă©tanchĂ©ifiĂ© votre foyer, vous pouvez lancer votre feu.
Une fois que votre feu est lancĂ©, ne le laissez jamais sans surveillance. Une braise peut voler Ă n’importe quel moment. Gardez Ă©galement toujours une bouteille d’eau remplie Ă proximitĂ©.
Quand il est l’heure de se coucher, ne le laissez pas agoniser tout seul… son but est de survivre. Vous allez devoir abrĂ©ger ses souffrances pour dormir tranquille. Jetez de la terre dessus, et si vous avez une envie pressante, c’est le moment de « pisser utile ». Au moins vous Ă©conomiserez de l’eau.
Le grand froid
En camping sauvage, le froid peut s’avĂ©rer ĂȘtre le plus grand danger de tous. La meilleure parade est d’y ĂȘtre bien prĂ©parĂ©.
Toutes les explications sont sur cet article : Les 6 techniques pour survivre au camping hivernal – Cyclo Voyageur
Pourquoi avons-nous peur, seul en forĂȘt ?
Tous ceux qui ont dĂ©jĂ bivouaquĂ© seul en forĂȘt savent de quoi je parle. Nos premiers campings sauvages en solitaire nous rĂ©servent trĂšs souvent des nuits d’angoisse et de sursauts.
Pourquoi ?
Parce que notre espĂšce est douĂ©e d’imagination. Beaucoup trop !
Lors des premiers campings Ă vĂ©lo en solitaire dans des zones reculĂ©es, le corps a des rĂ©actions Ă©tranges face Ă chaque information qui viendrait de lâextĂ©rieur de cet espace de survie quâest la tente.
Une branche qui tombe d’un arbre = un animal sauvage ou un malfaisant.
Une bourrasque qui secoue la tente = un fantĂŽme.
Le sifflement de la brise = une meute de loups en approche.
La lueur de la lune dansant derriĂšre les branches = une lampe torche
La nature est en mouvement permanent, elle vit, elle sâexprime et elle travaille, mais son expression peut devenir, dans certains contextes inhabituels Ă lâhomme moderne, extrĂȘmement anxiogĂšne et dĂ©routante.
Les solutions sont simples, faire l’autruche ou s’habituer. AprĂšs quelques bivouacs, vous perdrez vos vieux rĂ©flexes irrationnels. Vous maitriserez de mieux en mieux les informations de la nature et vous saurez les interprĂ©ter Ă leur juste valeur. Ces bruits finiront mĂȘme par vous bercer !
Comment mieux choisir son lieu de camping sauvage ?
Pour mieux prévenir tous les dangers inhérents au camping sauvage, le choix du lieu de camp sera capital.
Dans tous les cas, la discrĂ©tion est indispensable. Mettez-vous Ă l’abri de la forĂȘt si vous en avez la possibilitĂ©. Si vous campez en plein dĂ©sert, cachez-vous derriĂšre une grosse pierre, une butte ou une colline. Autrement, n’hĂ©sitez pas Ă camper en contrehaut de la route, les yeux ne regardent pas naturellement en haut.
Si vous campez prĂšs d’un cours d’eau ou d’un lac, mĂ©fiance ! En Ă©tĂ©, vous risquez l’invasion de moustiques. Par ailleurs, ne vous calez jamais trop poche d’un cours d’eau, vous n’ĂȘtes jamais Ă l’abri d’une crue foudroyante.
ProtĂ©gez-vous du vent. Plantez votre tente dans l’axe du vent et ne restez en pleine plaine que si vous n’avez pas le choix.
En cas de danger ou de problĂšme de santĂ© extrĂȘme, il est toujours rassurant d’avoir un village dans le coin. Sachez trouver un lieu de bivouac Ă la fois discret mais proche de la civilisation.
Le camping sauvage est votre ami
Vous voilĂ parĂ© pour le camping sauvage ! Et n’oubliez-pas que les dangers rĂ©els sont bien faibles par rapport aux bĂ©nĂ©fices que vous allez tirer de cette magnifique expĂ©rience.
Alors lancez-vous ! Dites « oui » à la nature !
PS : Si vous n’ĂȘtes toujours pas convaincu, il vous reste WarmShowers !
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