80. À la recherche de nourriture (Devona / TADJIKISTAN)

La route monte de plus en plus et l’épuisement grandit. Il me faut de la nourriture pour recharger les batteries, mais nous sommes au Tadjikistan.

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Un premier casse-croute

Je trouve un banc au bord de la route devant une sorte de commerce en face d’un village. Je m’y assieds pour reprendre des forces, boire et manger un peu, quand un homme qui habite là se pose devant moi, me parle un peu et remarque ma fatigue. Il monte chez lui et revient accompagné d’un de ses enfants, avec du thé, des biscuits et du yaourt.

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Je lui demande où je peux trouver un restaurant sur le chemin (mon estomac et mes papilles commencent sérieusement à saturer des flocons d’avoine !). Il semble me comprendre et m’indique un village à 36 kilomètres d’ici nommé Devona, où je devrais trouver de quoi m’alimenter, toujours au coeur de la Rasht Valley.

Il n’est pas très loin de la frontière, je me dis que j’y suis dans deux heures, c’est faisable et j’aurai bien mérité mon petit restau.

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C’est ce qui s’appelle une route sinueuse

Trouver un restaurant au Tadjikistan

La panse temporairement remplie de nourriture du Tadjikistan, je prends mon courage à deux mains et vise ce village pour ma véritable pause déjeuner, motivé par l’espoir d’un vrai repas chaud dans un restaurant local.

J’en salive déjà ! J’arrive à Devona épuisé par les successions de côtes, mais satisfait d’être arrivé à bon port.

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Je remonte la route le long du village et n’aperçois même pas le moindre commerce. Rien que des maisons en terre, des enfants et des animaux. Ne perdant pas espoir je demande à un passant où je peux me nourrir, en mimant la main dans la bouche.

Sans hésitation, il me fait immédiatement signe de venir le suivre. Je descends un sentier en terre bordé de maisons et de champs, et au lieu de restaurant, ce monsieur m’a tout simplement emmené manger chez lui !

Repas improvisé chez l’habitant

C’est une petite maison traditionnelle dans un coin perdu du village avec des poules et un petit champ de pommes de terre.

Je pose mon vélo devant la maison, enlève mes chaussures, et succède mon hôte dans une pièce sans mobilier mais parsemée de tapis superbes. Un drap oriental est posé au milieu de la pièce, orné de toutes sortes de galettes, de sucreries, et autres douceurs.

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Ismael, mon nouvel ami, un grand monsieur.

Le fils de l’homme qui m’a emmené sur place entre, ravi d’avoir de la visite, et m’offre le thé. Cet homme s’appelle Ismaïl. Il est déjà plus de 15h et sa femme a cuisiné spécialement pour moi. J’ai compris plus tard ce que me valait l’honneur d’une telle tablée: il s’agit tout simplement du dernier jour du Ramadan, ce qui veut dire que cette nuit et demain vont être une vraie fête.

Au Tadjikistan, la nourriture ne s’achète pas

Au moment de partir je leur ai proposé de leur donner de l’argent pour compenser leur générosité mais ils étaient catégoriques, montraient le ciel du doigt, comme pour dire « ce que je te donne aujourd’hui, je le recevrai au paradis ».

J’ai rangé mon argent, les ai remercié chaleureusement et suis reparti vers la frontière.

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