Plaçons le décor : Vous voyagez à vélo seul et vous êtes adepte du package minimaliste. Plus léger sera votre monture, mieux ce sera. Vous avez donc décidé de faire le sacrifice de tout le superflu, à commencer par le réchaud. Vous roulez dans des contrées lointaines sans moyen moderne pour chauffer votre nourriture. Mais vous ne connaissez pas encore la bonne alimentation sans réchaud du voyageur à vélo. Qu’à cela ne tienne, les solutions sont nombreuses et je connais même une recette magique ! Le manger en voyage à vélo ? Je vous dis tout !
L’une des premières choses que l’on apprend lors d’un long voyage à vélo, c’est que les gens sont généreux et accueillants avec le cyclovoyageur. En particulier celui qui roule en solitaire.
Le résultat est bien simple : on se fait inviter partout sur la route pour manger et rester dormir. Et si le contact ne se fait pas spontanément, les sites comme Couchsurfing ou warmshowers sont là pour ça !
La solution numéro 1, c’est les autres. Vous ferez des rencontres inoubliables et expérimenterez des plats et des saveurs que vous n’aviez pas imaginés possibles.
Que manger en voyage à vélo ? Où que vous soyez sur cette planète, vous vous trouvez toujours à quelques dizaines de kilomètres maximum d’un petit « restaurant » (à quelques exceptions près, sans doute !). Ce qui veut dire qu’il a rarement de bonnes raisons de s’inquiéter pour son repas, sauf parfois !
Outre l’aspect pratique du petit restaurant routier, il sera aussi l’occasion de rencontrer des gens, discuter… rompre l’espace d’une petite heure la solitude de la route. Un voyageur à vélo est un solitaire drogué aux rencontres de la route.
Je ne compte plus les fois où je m’étais arrêté dans des petits restaurants routiers au milieu de nulle part en Turquie ou en Iran, et où je suis devenu la star locale. Les gens faisaient la queue pour me serrer la main et prendre un selfie avec moi. Certains me payaient même le repas ou le thé ça en devenait gênant !
N’oubliez pas que pour le patron, accueillir un voyageur occidental de passage ne lui arrive pas tous les jours. C’est un gros coup de pub pour lui et une aubaine pour redorer son image, et même attirer sur le moment plus de clientèle. Il va donc tout faire pour que vous restiez le plus longtemps possible, sera très généreux et présent, quitte à en devenir parfois très envahissant. Il faudra apprendre alors à être ferme et décidé, et partir sans se retourner. Ça n’est pas toujours facile !
Manger local, c’est aussi acheter le pain du boulanger du coin ou marchander la pastèque du vendeur ambulant… mais c’est surtout le plaisir unique de cueillir le fruit de l’arbre.
Je ne sais pas pourquoi… Ça date sans doute de l’époque où nous vivions de chasse et de cueillette, mais cette satisfaction de cueillir un fruit et de le manger immédiatement est assez magique.
Etre à sa place.
C’est pourtant simple. Manger le fruit de la terre là où il se trouve apporte une certaine assise, un équilibre et des fondations à notre existence. Il semble que cela enracine notre être sur une terre donnée. Et si c’était juste ça le sens de la vie d’humain, se réenraciner, retrouver ce lien perdu à la terre, à nos ancêtres, manger le fruit de cette terre et appartenir à nouveau à un tout universel qui n’est pas régi par l’avoir mais par l’être. Se réconcilier avec soi-même en somme.
Manger le fruit de la terre là où il se trouve est non seulement unique, mais est aussi selon moi l’acte écologique le plus puissant et le plus simple qui soit.
Et une dernière chose, si vous voulez un coup de boost au milieu d’une longue matinée de route, rien de mieux qu’une pomme toute simple ! C’est un concentré d’énergie et de fibres qui vous apportera le coup de pouce nécessaire pour attendre jusqu’au déjeuner.
J’ai parlé dans le titre de mon article de voyage à vélo sans réchaud. C’est effectivement un choix fort qui aura de grandes conséquences sur le voyage. Mais il existe des alternatives qui permettent de contourner cette contrainte.
Bah oui, la plus simple c’est évidemment le feu de camp. Evidemment il faut maîtriser les règles de sécurité, et il faut tout de même que quelques conditions soient réunies. Que vous faut-il ?
Si ces conditions son réunies, profitez-en, vous avez un ami pour la soirée. Le feu vous apportera chaleur et réconfort, savourez-le, ça ne sera pas possible tous les soirs !
Oui, dans les pays orientaux tout est possible, même se préparer son omelette chez l’épicier !
Je me souviens d’un jour en Iran où je me suis arrêté dans une épicerie de village pour y acheter de quoi me nourrir. Les hommes sur place ont absolument tenu à m’offrir une omelette. Je n’ai pas pu refuser, je suis une personne bien éduquée. Je suis donc parti chercher ma gamelle pour y préparer les œufs sur leur gaz. Pour illustrer la scène, je suis donc assis sur un tabouret au milieu d’un petit supermarché, installé entre la caisse et le couloir étroit, occupé à me préparer mon omelette au beau milieu des clients qui m’observent amusés et boivent les paroles du patron qui leur explique fièrement qu’un touriste français est en train de faire sa tambouille dans son magasin. Tandis que pour certains cela aurait pu être l’occasion de regarder de haut un occidental et l’humilier un peu plus, je n’ai ressenti sur moi que des sourires et de l’amitié, oui, de l’amitié.
J’ai une botte secrète, une recette imparable qui vous fera survivre dans toutes les circonstances. La voici !
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