119. La crevaison à vélo de trop ! (ALLEMAGNE)
Chaque crevaison à vélo est énervante, d’autant plus lorsqu’elles arrivent à répétition. C’est un peu comme le vent : on se sent impuissant, guignard et on en veut à tout ce qui nous entoure. Mais parfois, une crevaison ne peut être imputée qu’à notre inattention.
Et dans le rôle de la crevaison à vélo la plus ridicule, les nominés sont…
C’est ce qui arriva à quelques kilomètres de Münster. Et la véritable raison de cette crevaison à vélo est, avec le recul, assez risible et ridicule. Je vais vous la compter, car depuis le temps que je vous révèle les aspérités et les failles de ma personne dans des circonstances souvent invraisemblables, je ne suis plus à une situation grotesque près.
Petit chat, grosses conséquences
Voilà, je roule à une allure honnête sur une piste cyclable perdue entre la route et les bois, quand me prend l’envie de regarder la forêt qui défile à ma droite. C’est alors que mon regard se fixe sur un petit chat noir et blanc recroquevillé sur lui-même en train de dormir de bon matin à l’ombre des arbres… Et moi de clamer tout haut : « Ooohh, un petit chat ! » (On est niais quand on est seul). Mes yeux ne le quittent plus, comme hypnotisés, tandis que mes jambes continuent à pédaler par réflexe.
La grosse pierre, cause numéro 1 de crevaison à vélo
Ne regardant plus la route, littéralement bloqué sur le chat, je finis par perdre l’équilibre et rouler sur le bas côté de la piste constitué d’un amas d’herbe et de cailloux. Je sens alors que la pierre sur laquelle je viens de rouler a causé bien trop de remous pour que ça reste inoffensif. Normalement, lorsque les fesses décollent de la selle à cause d’un caillou, c’est mauvais signe.
Je reprends mes esprits, je regagne la route en pestant, et je constate les dégâts : ma roue avant est complètement à plat, plus rien, vidée. Pour que l’air se libère aussi vite de la chambre à air, il n’y a qu’une seule bonne raison : il faut que la chambre trop sous-gonflée se soit pincée des deux côtés entre la jante et la pierre. Je jette mon vélo de rage en m’insultant moi-même, me demandant comment on peut être aussi stupide… Tout ça à cause de ce petit chat qui n’a certainement rien remarqué et qui doit encore dormir paisiblement !
Je crois avoir répété frénétiquement « Mais quel con ! Mais quel con ! » une bonne quinzaine de fois.
Quand le corps est au bout du chemin
J’ai réparé les dégâts avec mon avant-dernière rustine et je suis reparti sur la route avec un vent beaucoup moins favorable que la veille. Et cette crevaison sera pour moi un coup de grâce mental faisant émerger tous les signaux inquiétants que mon corps et mon esprit s’efforçaient de noyer dans l’effort.
Mon corps saturait, et ça devenait difficile de l’ignorer, à commencer par mon coccyx, qui me faisait déjà souffrir à Hanovre (deux jours plus tôt), mais qui avait atteint un nouveau stade sur la route dès le matin. Tout effort provoquait des souffrances. Je ne pouvais plus m’asseoir sur une chaise. Me tenir debout et marcher était pénible. Je n’étais pourtant plus très loin du but, à peine une semaine à tenir jusqu’à Paris. J’avais peur de ne pas y arriver, peur d’une fin de route agonisante et misérable.
Mon arrivée à Münster sera donc l’occasion de réfléchir à la suite des événements et écouter un peu mon corps. J’y resterai deux nuits pour reprendre des forces.
Petit conseil pour la route : Si vous ne deviez partir qu’avec 2 outils, prenez sans hésiter un Pompe vélo à main Raceday – SKS » target= »_blank » rel= »noreferrer noopener »>minipompe. Ça vous permettra de réparer en toutes circonstances 95% des causes de pannes techniques à vélo, à savoir les crevaisons.
Pour le reste des pannes possibles (chances très faibles), des réparateurs seront ravis de vous aider au premier village traversé.
>>> ETAPE SUIVANTE : 120. Arriver aux Pays-Bas en un seul morceau
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