111. Le secret du bivouac Ă©colo (POLOGNE)
Ce rĂ©cit, extrait de ma dernière journĂ©e avant une pause bien mĂ©ritĂ©e Ă Cracovie illustre typiquement le moment stratĂ©gique de la recherche de bivouac. Un bivouac qui s’avèrera plus Ă©colo que nature !
La frontière est passée. Le plaisir de retrouver ma deuxième patrie a le bénéfice de me faire vivre chaque expérience, chaque moment comme un cadeau de la vie. Ma toilette de ce soir en sera la parfaite illustration. Quand une difficulté se transforme en aubaine :
Trouver un lieu de bivouac en urgence
Je termine une longue journĂ©e de route, le vent se lève et le ciel s’obscurcit, m’obligeant Ă accĂ©lĂ©rer le rythme et Ă trouver rapidement un lieu correct pour y planter ma tente. Il est trop tard pour trouver la perfection, un morceau d’herbe discret au bord de la route fera l’affaire. Des nuages menaçants me forcent alors Ă improviser quelque chose au milieu d’une zone semi-urbaine.
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Je dĂ©couvre par chance un champ en contrebas de la route bordĂ© de quelques arbres. J’aperçois alors dans la continuitĂ© du champ une zone cernĂ©e de broussailles qui m’offrira l’intimitĂ© et la discrĂ©tion parfaite. Cependant, 50 mètres d’orties hautes comme mon vĂ©lo restent Ă traverser… en cuissard. Qu’à cela ne tienne, personne ne viendra m’embĂŞter au moins ! J’y vais courageusement en tâchant d’oublier mon esprit rationnel et je traverse pĂ©niblement Ă tâtons, ponctuant ma percĂ©e de nombreux “aĂŻe !”.
Installer sa tente in-extremis
Je souffre, mais je suis bien. J’avance, j’ai trouvĂ© mon lieu de camps, je vais ĂŞtre Ă la place que le destin m’avait rĂ©servĂ©e et je suis reconnaissant. Ce soir, je suis en accord avec les Ă©lĂ©ments et avec ce qui m’entoure, malgrĂ© les morsures inlassables des orties qui commencent Ă faire saturer ma peau Ă un tel point qu’une piqĂ»re de plus ne se distingue mĂŞme plus. Quelle chance ! J’accĂ©lère donc le rythme et me voilĂ enfin en “zone libre” !
J’écrase les hautes herbes qui me serviront de matelas et je monte ma tente sous les assauts du vent et alors que les premières gouttes de pluie entrent en scène. J’ai tout juste le temps de mettre mes affaires et moi-même à l’abri de ma tente fraîchement montée.
Douche bio et bivouac Ă©colo
Encore une fois, j’échappe au dĂ©luge in-extremis. Le moment est venu de faire ma traditionnelle toilette. Je manque d’eau, comment faire ?
Contrainte = opportunité.
La solution me semble évidente, et elle me plaît même beaucoup ! Je suis assez à l’abri des regards pour me déshabiller entièrement. Je sors de la tente nu comme un ver, seul face à la nature déchaînée avec mon savon naturel fétiche Dr Bronner comme unique protection. Le déluge est suffisamment puissant pour me tremper en quelques secondes. C’est ni plus ni moins qu’une bonne douche bien froide au milieu de la verdure.
J’adore ce moment.
Quoi de plus beau que de profiter des bienfaits de la nature lĂ oĂą ils se trouvent ? Pas besoin de champignon magique pour se sentir en harmonie avec la nature et en apprĂ©cier ses vibrations et son Ă©nergie ! Boire l’eau Ă sa source est tout ce dont on a besoin pour toucher notre unitĂ© avec le cosmos. Bivouac Ă©colo Ă l’Ă©tat pur. Sublime, mais Ă©phĂ©mère douche.
Enlacé dans les bras de Gaïa en personne, j’ai beau me sentir bien, quand c’est froid, c’est froid ! Je me sèche et retourne à la chaleur familière de mon sac de couchage. C’est bien beau de philosopher tout nu sous la pluie, demain une longue route bien réelle m’attend jusqu’à Cracovie !
>>> ETAPE SUIVANTE : 112. Quand on réalise que tout est dans la tête (Cracovie / POLOGNE)
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