L’une des plus grosses difficultés du cyclo voyageur, c’est de trouver quotidiennement une solution pour nettoyer la crasse accumulée sur des heures de routes. L’hygiène en voyage : challenge ultime ? Des solutions, il y en a toujours, en toutes circonstances. Je vais vous livrer ici toutes les astuces dont vous avez besoin pour rester propre et digne… Bref, soigner votre hygiène en voyage, car ça n’est pas parce qu’on est aventurier qu’on doit vivre comme des loques. Bien au contraire !
Une journée de 6 ou 7 heures de vélo sous un soleil de plomb, c’est une épreuve psychologique dont on a besoin de faire le deuil. Elle doit faire partie du passé pour pouvoir recommencer une journée sur les bonnes bases. Il faut repartir sur la route le matin le corps lavé de toutes les traces de souffrances de la veille. On fait table rase. On repart le corps et la tête vierges, frais, prêts à livrer un nouveau combat !
Imaginez-vous : Vous avez roulé aujourd’hui 100 km sous un soleil brûlant. Vous avez transpiré par torrents toute la journée. C’est maintenant fini, vous avez votre lieu de campement, votre tente est montée, vous avez bu et mangé et vous vous apprêtez à vous coucher, épuisé.
Oui mais voilà : vous avez tout juste assez d’eau pour boire. Vous vous couchez donc le corps collant, salé. La poussière de l’environnement désertique qui vous entoure s’est collée à votre peau et à votre visage, ça gratte, ça démange. La nuit est très désagréable. Vous arrivez à vous endormir d’épuisement mais le sommeil est mauvais, saccadé, incomplet. Vous dormiriez dans votre pisse, l’impression serait la même. Vous vous réveillez pataud, résigné à replonger en apnée dans ce bain de transpiration, sans réelle envie… comme si vous n’aviez jamais quitté cette mare salée, cette mer morte. La mort dans l’âme, le regard vide, vous retournez au combat « parce qu’il faut y aller ».
Pas besoin d’en rajouter plus. Une bonne illustration vaut mieux que mille arguments. Je vais maintenant vous expliquer comment j’ai pu me laver tous les jours en toute saison sur de longs mois d’escapade.
Pas besoin d’épiloguer, dormir chez l’habitant est bel et bien la méthode la plus efficace et fiable pour apprécier un jet d’eau dans le jardin, une douche bien chaude, et même parfois un jacuzzi.
Pour cela, pas de mystère, il faut du culot. Aller voir les gens dans la rue, sympathiser, sonner chez eux… tous les moyens sont bons. Encore plus efficace, il y a le fameux site Couchsurfing qu’on ne présente plus, même s’il est récemment devenu payant, ou encore Warmshowers (l’équivalent de Couchsurfing réservé aux cyclistes).
Lequel choisir ? Couchsurfing ou Warmshowers ? La réponse est ici !
Quand on voyage à vélo en montagne, il est aisé de trouver un petit cours d’eau, un ruisseau qui borde la route. La toilette sera très fraîche mais magique. (Attention à bien utiliser un savon naturel pour ne pas polluer l’eau). Toutes les techniques sont bonnes alors. On peut se mettre directement les pieds dans l’eau et se laver comme Jacquouille, on peut aussi remplir une bonne bouteille d’eau et se la vider dessus… profitons juste, on est au paradis. Tout ça avec du savon naturel et biodégradable Dr Bronner, évidemment ! (le meilleur allié de la bonne hygiène en voyage)
Pour un point d’eau comme un lac et un étang, les règles sont globalement les mêmes que sur la rivière à ceci près que je vous déconseille de camper à proximité du point d’eau. Les attaques de moustiques à la tombée de la nuit vont vous couper l’envie de profiter de la nuit étoilée, et l’intérieur de la tente sera votre meilleur ami.
Sujet délicat. Avant de tenter la toilette dans la mer ou l’océan, il est impératif de se renseigner sur son taux de salinité. On peut aussi la goûter pour se faire une idée. Sachez que ce taux peut varier radicalement, passant de 3 à 260 g par litre selon la mer. Ainsi, un bain dans la Mer Baltique (3 à 8 g) ou la mer Caspienne (12 g) est envisageable tandis que dans la Méditerranée (38 à 41 g) ou la Mer Morte (190 à 260 g) c’est juste mort !
Ici un article plus détaillé sur la question : https://cyclovoyageur.com/peut-on-se-laver-a-leau-de-mer/
Un très bon plan en cyclo-voyage. Dans le pire des cas y aura toujours de l’eau pour remplir un récipient et se laver près de sa tente. Dans le meilleur des cas, il y aura des douches ou des toilettes à la turque avec des jets d’eau. (Ne pas oublier les tongs / claquettes!)
Voir cet article plus détaillé sur le sujet : https://cyclovoyageur.com/pourquoi-camper-en-station-service/
Il y a un stade pendant le voyage où l’on se moque littéralement du regard des passants. Chaque fontaine publique de rue peut être un bon moyen de se toiletter… à condition d’avoir un maillot de bain, et de ne pas être en Iran.
Puisque l’on aborde le sujet de l’Iran. J’ai profité deux fois de la douche des piscines publiques iraniennes pour faire ma toilette. La douche est chaude, abondante, et vous aurez la joie de faire quelques longueurs de brasses sous le regard bienveillant du Guide Suprême. Et mon Dieu, quel bonheur de nager après une journée d’effort ! Un régal pour les jambes !
La parade ultime. Quand il n’y a aucun moyen de se laver, la technique imparable est d’avoir deux bouteilles d’eau : Une bouteille d’eau potable et une bouteille d’eau pour la toilette. Cette dernière doit être remplie à la première occasion. Avec cette modeste citerne portable, vous serez serein quand au lieu de campement, certain d’être propre cette nuit.
1,5 litres suffisent pour se laver totalement et se rincer. Je décrirai la technique détaillée dans un prochain article.
Voilà, vous savez maintenant qu’avec un peu de jugeote, il est toujours possible de se laver, même à vélo en plein désert. N’oubliez pas ce geste primordial qui vous permettra de garder un corps sain dans un esprit sain. Partir longtemps en voyage peut parfois faire perdre ses repères, ses codes… le cyclotouriste peut perdre pied. En s’imposant un rythme sain comme celui-ci, on s’impose aussi une meilleure assise dans la réalité et on s’autorise des contacts plus aisés avec les locaux : Personne n’a envie d’héberger un SDF chez lui, en revanche un cyclovoyageur droit dans ses baskets, c’est autre chose.
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