104. Le bonheur de dormir dans un vrai lit (UKRAINE)
EpuisĂ© de la nuit trop agitĂ©e de la veille, usĂ© par un vent dĂ©favorable toute la journĂ©e, et Ă©teint par des douleurs toujours plus fortes, je dĂ©cide de faire exceptionnellement mon bourgeois et de m’arrĂŞter dans un hĂ´tel sur la route. Cette nuit, je vais dormir dans un vrai lit. Moment Ă©motion.
Apprendre à apprécier dormir dans un vrai lit
Pour huit euros, j’ai une chambre privĂ©e avec douche et un vrai lit. Tout ce dont j’avais besoin, rien de plus. Tout ce qu’il y a de plus basique mais pourtant quel bonheur ! C’est Ă peu près depuis Moscou que je n’avais pas pu dormir dans un vrai lit. 700 kilomètres que je n’avais pas posĂ© mes fesses sur un matelas.
Quelle joie parfois d’apprendre Ă rĂ©apprĂ©cier ces choses simples de la vie moderne ! Il ne faut pas oublier que c’est un faste rare d’avoir un lit, une douche, l’eau courante. Etc… Oui, ce voyage m’a appris que dans beaucoup de pays, ces choses qui nous semblent si basiques et essentielles sont de l’ordre de la science-fiction pour une grande partie de la population.
Par exemple, cette halte imprĂ©vue dans ce village de montagne au Tadjikistan que j’ai tant adorĂ© m’a montrĂ© dans quel dĂ©nuement vivaient ces hommes et ces femmes dans leur quotidien. Et il s’agit d’un ancien pays de l’Union SoviĂ©tique, on n’est mĂŞme pas chez des tribus aborigènes ! Mais ils sont heureux, ce ne sont pas des hors-sols chroniques comme nous (ou comme moi, si vous prĂ©fĂ©rez !). Ils vivent et meurent dans le village de leurs ancĂŞtres et restent extrĂŞmement attachĂ©s aux traditions et Ă ce qui fait l’essence de l’équilibre humain : le lien social, la famille, les racines et la spiritualitĂ©.
Retrouver l’envie des choses basiques
Qu’il est agréable de vivre de la manière la plus démunie et dépouillée possible pour savoir apprécier à sa véritable valeur les bienfaits les plus simples que nous offrent la vie moderne ! Cette réflexion me fait penser à cette chanson de Jean-Jacques Goldman interprétée par Johnny Hallyday qui, même si elle n’est pas un sommet de poésie a le mérite de rappeler l’un des plus grands maux de la vie moderne :
“Qu’on me donne l’obscuritĂ© puis la lumière
Qu’on me donne la faim, la soif, puis un festin
Qu’on m’enlève ce qui est vain et secondaire
Que je retrouve le prix de la vie, enfin!
On m’a trop donnĂ© bien avant l’envie, j’ai oubliĂ© les rĂŞves et les merci
Toutes ces choses qui avaient un prix
Qui font l’envie de vivre et le dĂ©sir, et le plaisir aussi
Qu’on me donne l’envie
L’envie d’avoir envie, qu’on allume ma vie !”
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