Je suis en train de me noyer et j’ai perdu toute envie de voyager.
L’asphyxie est proche et je ne sais comment reprendre mon souffle. Je dois remonter à la surface et respirer, sortir la tête de l’eau, revivre.
Je n’ai pas le droit de tout arrêter maintenant, il y a encore de la route à faire et je n’ai jamais été aussi loin de Paris depuis mon départ, il y a 5 mois (5700 kilomètres à vol d’oiseau). J’ai l’impression d’avoir atteint une profondeur tellement abyssale que je n’ai même plus envie de remonter. Je me laisse mourir sans trop penser au lendemain.
Et faiblesse de mon itinéraire, je fais un aller-retour. Paris – Almaty – Paris. Personne ne fait ça, tout le monde va d’un point A à un point B et rentre en avion. Moi, ne voulant rien faire comme tout le monde, j’ai trouvé intelligent de partir d’en bas de chez moi et rentrer en bas de chez moi sur mon vélo. Choix purement esthétique, faussement écolo.
Comment trouver la motivation de refaire des milliers de kilomètres uniquement pour rentrer chez soi ? Même en empruntant une route différente ? Il est clair que mon esprit a déjà cette impression d’avoir atteint l’objectif, qu’il n’y a plus rien à conquérir, que peu à peu la route va être moins captivante, de plus en plus familière… quelle tristesse !
C’est comme si je venais de terminer un marathon, et qu’il me fallait maintenant retourner au point de départ… Qui le ferait en courant ? Pourtant, il faut continuer à avancer d’une manière ou d’une autre, je suis très loin de chez moi et personne ne va venir me chercher avec un hélicoptère pour une pauvre indigestion et une dépression passagère. Il faut vite retrouver cette envie de voyager. Secoue-toi mon vieux !
J’ai eu dans ces moments de détresse besoin de téléphoner à la seule personne sur cette terre qui me connaissait assez pour pouvoir trouver les mots réconfortants et les associer à des solutions concrètes.
Comme toujours, c’est elle qui m’a aidé à sortir la tête de l’eau. Ma sirène m’a sauvé de la noyade en me tenant par la main. Je m’étais presque résigné à l’inaction et elle a redonné une toute nouvelle vie, une perspective inédite à mon voyage. Une palingénésie nécessaire.
Voici de mémoire le contenu de cette conversation téléphonique qui va tout changer :
Elle seule avait compris que j’avais tout simplement besoin d’une pause. Une vraie interruption, pas une pauvre semaine de repos à Almaty. Changer d’air, changer temporairement d’environnement et de projet pour revenir plus frais, plus motivé. Des vacances dans le voyage en somme.
Retrouver la forme physique et l’envie de continuer à avancer sur la route. Cette fameuse envie de voyager.
Les billets sont réservés. Deux semaines de repos nécessaires, indispensables et salvatrices m’attendent. En fait… j’en rêvais !
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