Vaincre ses peurs

Le camping sauvage : Doit-on en avoir peur ?

La plupart d’entre nous aimons l’aventure. Ça fait partie de la nature humaine, c’est comme ça. Qui n’a jamais rêvé de partir en camping sauvage pour dormir à la belle étoile à côté d’un bon feu de camps ?

Les bienfaits du camping sauvage sur notre corps

Faire du camping sauvage, c’est se reconnecter avec ses racines les plus profondes. C’est dire oui à l’ADN qui sommeille en nous. C’est accepter la puissance de nature qui est inscrite dans notre code génétique depuis les origines de la vie.

Quoi de meilleur que de manger la pomme sur la blanche du pommier ? Quoi de plus communiant que de se raconter des histoires autour d’un bon feu de camps rassurant ? Quoi de plus étourdissant que de dormir sous la lumière des étoiles ? Quoi de plus apaisant que de se sentir faire partie d’un tout cosmique ?

Photo by Mike Erskine on Unsplash

Un cocktail d’hormones positives en bivouac

Le camping sauvage a la qualité rare d’inonder notre cerveau d’hormones du bonheur : Dopamine, sérotonine, endorphine et ocytocine

Comment ? Je vais tout vous expliquer :

La dopamine, c’est l’hormone de la récompense (ou plutôt de l’espoir d’une récompense). Elle permettait à nos ancêtres de gérer leur énergie de manière efficace en ne la libérant qu’en cas de signal positif du style « j’ai trouvé des champignons ! »

Dans le cas d’un bivouac, il y a une multitude de manières de sécréter de la dopamine : la recherche d’un lieu de camp, la recherche de bois sec, un beau feu, la recherche d’arbres fruitiers…

L’ocytocine, c’est l’hormone de la confiance, de l’empathie. C’est ce que notre cerveau secrète lorsqu’il voit sur le bord de la route un petit chaton abandonné et fragile : Une envie d’aider de monde, un amour inconditionnel envers tout ce qui l’entoure.

En camping sauvage, le fait de chanter autour d’un feu de camp, se raconter des histoires intimes sous cette lumière intemporelle… tout ça libère en nous des torrents d’ocytocine. Nos compagnons de bivouac deviendront des amis pour la vie !

L’endorphine, c’est l’hormone de la fatigue physique et de la douleur. Elle nous permet de dépasser la douleur physique le temps de nous mettre à l’abri, fuir un danger. Bien sur, allongé dans votre tente après une longue journée de vélo, l’effet de l’endorphine va vous faire vous sentir très détendu, presque stone !

La sérotonine, c’est l’hormone du respect. Elle est liée de très prêt à l’impression de sécurité.

C’est le sentiment de paix et d’apaisement que nous ressentons lorsque l’on a trouvé le bon lieu de bivouac, lorsque le feu brule à nos côtés et que nous sommes entourés de compagnons rassurants. C’est la plénitude qui suit le stress de l’incertitude du lieu de camp.

Bref, le camping sauvage rend heureux et addict ! Essayez, votre cerveau vous remerciera.

Les dangers du camping sauvage

Certes les dangers réels sont moins importants que l’impression de danger face à l’inconnu, mais ils peuvent exister en cas d’imprudences. Un point s’impose :

Pour une femme seule

Pas besoin d’avoir fait des études poussées pour comprendre qu’une femme seule qui campe seule en forêt est plus vulnérable qu’un homme seul.

Dans certains pays, camper seul en tant que femme est même vivement déconseillé. N’oublions pas que dans des pays comme l’Iran ou l’Inde, les femmes occidentales souffrent d’une image de « femmes faciles » et de petite vertu. Imaginez une femme seule repérée dans sa tente au milieu de nulle part dans ces pays, le risque est immense.

Si vous voulez éviter tout danger, il n’y a qu’une seule solution :

Campez le plus discrètement possible. L’idéal étant l’abri de la forêt. Pour cela, veillez bien à ce que personne ne vous ai vue pénétrer dans les bois, et évitez de faire un feu. Personne ne doit savoir que vous êtes là !

Les animaux sauvages

Bien que la principale menace du campeur soit l’homme lui-même, les animaux ne sont pas en reste ! Dans les zones reculées et faiblement peuplées, il n’est pas impossible de croiser des loups, des ours ou pire !

Sachez tout d’abord qu’un animal sauvage porte bien son nom. Par définition, il évitera tant que possible l’interaction avec vous. Vous êtes le premier prédateur de cette planète, et il le sait ! Cependant, le contact est parfois inévitable. Dans ce cas, il vaut mieux y être préparé. Quelques règles de base :

En cas d’attaque de loups : Ils ne vous ont pas encore attaqué, ne paniquez pas, restez calme et montrez que vous n’avez pas peur. Faites des grands gestes et beaucoup de bruit pour l’impressionner tout en reculant lentement sans jamais leur tourner le dos. S’ils vous attaquent, ne courez pas ou vous êtes déjà mort ! Affrontez les avec des pierres, des bâtons et tout ce que vous trouvez. Si vous arrivez à l’intimider, il rebroussera chemin.

Photo by Thomas Bonometti on Unsplash

Si vous les avez fait fuir, restez méfiants, ils peuvent revenir à la charge. Restez en groupe si vous êtes plusieurs (ne jamais se disperser, même pour la grosse commission), faites un feu avec le maximum de fumée, faites du bruit, chantez pour revendiquer votre territoire.

En cas d’attaque d’ours : Même chose, surtout ne pas paniquer. Faites-vous plus grand que vous ne l’êtes à l’aide de vos vêtements, sac à dos, outils. Pas de mouvements brusques et ne courez jamais. Inutile de s’abriter dans sa tente ou de grimper aux arbres (à moins d’arriver à la cime de l’arbre) Restez toujours à distance de l’ours en gardant entre vous deux un obstacle (un vélo, un rocher, un arbre). Il ne doit ni vous voir comme une menace ni pour son déjeuner… à vous de trouver le bon équilibre. Contrairement au loup, parlez-lui calmement pour l’apaiser et le rassurer. Ne le lâchez jamais du regard. Si vous avez vraiment besoin de vous défendre, jetez lui des pierres ou des bâtons en visant le museau.

Photo by Zdeněk Macháček on Unsplash

Bien sur, ces conseils sont à étudier plus en détails, car certaines techniques (comme faire le mort), n’ont pas du tout le même effet selon la race de l’ours. Voici quelques conseils complémentaires si vous voulez creuser la question.

En cas d’attaque de chien, les techniques sont nombreuses. Mais la grosse différence avec les autres animaux sauvages réside sur le fait que les chiens cherchent plus à défendre leur territoire qu’à vous dévorer.

Les techniques, je les ai énumérées ici.

Les feux de forĂŞts

Inutile de le rappeler, les feux de camps sont très largement interdits. Mon but n’est donc certainement pas de vous encourager à en faire. En revanche, si vous ne pouvez pas résister à cette tentation bien naturelle, je peux vous aider à limiter au maximum les risques d’incendies.

Première chose, réparez bien le terrain : éloignez de votre futur foyer les branches, les herbes folles et tout ce qui serait susceptible de bruler. Creusez un beau trou dans la terre et entourez le tout d’un large cercle de pierres. Maintenant que vous avez étanchéifié votre foyer, vous pouvez lancer votre feu.

Une fois que votre feu est lancé, ne le laissez jamais sans surveillance. Une braise peut voler à n’importe quel moment. Gardez également toujours une bouteille d’eau remplie à proximité.

Quand il est l’heure de se coucher, ne le laissez pas agoniser tout seul… son but est de survivre. Vous allez devoir abréger ses souffrances pour dormir tranquille. Jetez de la terre dessus, et si vous avez une envie pressante, c’est le moment de « pisser utile ». Au moins vous économiserez de l’eau.

Le grand froid

En camping sauvage, le froid peut s’avérer être le plus grand danger de tous. La meilleure parade est d’y être bien préparé.

Toutes les explications sont sur cet article : Les 6 techniques pour survivre au camping hivernal – Cyclo Voyageur

Pourquoi avons-nous peur, seul en forĂŞt ?

Tous ceux qui ont déjà bivouaqué seul en forêt savent de quoi je parle. Nos premiers campings sauvages en solitaire nous réservent très souvent des nuits d’angoisse et de sursauts.

Pourquoi ?

Parce que notre espèce est douée d’imagination. Beaucoup trop !

Lors des premiers campings à vélo en solitaire dans des zones reculées, le corps a des réactions étranges face à chaque information qui viendrait de l’extérieur de cet espace de survie qu’est la tente.

Une branche qui tombe d’un arbre = un animal sauvage ou un malfaisant.

Une bourrasque qui secoue la tente = un fantĂ´me.

Le sifflement de la brise = une meute de loups en approche.

La lueur de la lune dansant derrière les branches = une lampe torche

La nature est en mouvement permanent, elle vit, elle s’exprime et elle travaille, mais son expression peut devenir, dans certains contextes inhabituels à l’homme moderne, extrêmement anxiogène et déroutante.

Les solutions sont simples, faire l’autruche ou s’habituer. Après quelques bivouacs, vous perdrez vos vieux réflexes irrationnels. Vous maitriserez de mieux en mieux les informations de la nature et vous saurez les interpréter à leur juste valeur. Ces bruits finiront même par vous bercer !

Comment mieux choisir son lieu de camping sauvage ?

Pour mieux prévenir tous les dangers inhérents au camping sauvage, le choix du lieu de camp sera capital.

Dans tous les cas, la discrétion est indispensable. Mettez-vous à l’abri de la forêt si vous en avez la possibilité. Si vous campez en plein désert, cachez-vous derrière une grosse pierre, une butte ou une colline. Autrement, n’hésitez pas à camper en contrehaut de la route, les yeux ne regardent pas naturellement en haut.

Si vous campez près d’un cours d’eau ou d’un lac, méfiance ! En été, vous risquez l’invasion de moustiques. Par ailleurs, ne vous calez jamais trop poche d’un cours d’eau, vous n’êtes jamais à l’abri d’une crue foudroyante.

Protégez-vous du vent. Plantez votre tente dans l’axe du vent et ne restez en pleine plaine que si vous n’avez pas le choix.

En cas de danger ou de problème de santé extrême, il est toujours rassurant d’avoir un village dans le coin. Sachez trouver un lieu de bivouac à la fois discret mais proche de la civilisation.

Le camping sauvage est votre ami

Vous voilà paré pour le camping sauvage ! Et n’oubliez-pas que les dangers réels sont bien faibles par rapport aux bénéfices que vous allez tirer de cette magnifique expérience.

Photo by Sayan Nath on Unsplash

Alors lancez-vous ! Dites « oui » à la nature !

PS : Si vous n’êtes toujours pas convaincu, il vous reste WarmShowers !

Charles

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