Après Khiva, une ville d’une rare beauté et extrêmement préservée, dont les rares touristes sont systématiquement français (encore !), nous faisons cap sur une autre cité de la route de la soie : Boukhara, autre joyaux de la culture ouzbek et musulmane, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Un peu au hasard des rues, nous optons pour une auberge légèrement excentrée mais à l’ambiance chaleureuse. Nous louons une chambre à l’étage assez grande pour nous trois, et nous apprêtons à redescendre pour entamer une première approche de la ville, quand j’entends une voix familière au rez-de-chaussée qui s’exprime en anglais.
Sur le moment je n’arrive pas à mettre un visage sur cette voix… tout ce que je sais, c’est que je la connais et il semble même qu’elle m’évoque un souvenir agréable car elle suscite en moi un sentiment d’apaisement.
Entendre la voix de cet inconnu avec cet accent un peu germanique, sans savoir pourquoi, me parait comme une douce berceuse, comme le bruit calmant des vagues venant mourir sur le sable. Je le connais forcément, ou bien il s’agit de mon âme sœur si tant est que cela existe, ou bien d’une personne très proche qui aurait marqué l’une de mes vies antérieures… mais je balaye rapidement ces deux dernières spéculations fantaisistes.
Il n’y a qu’un moyen de le savoir.
Je n’entends plus la voix et je descends rapidement l’escalier de peur de l’avoir ratée à tout jamais.
J’explore chaque pièce du rez-de-chaussée, et la vérité m’éclate en plein visage.
En une demi-seconde tout semble évident, et mon esprit fait un bond d’un mois et demi en arrière. Mon oreille ne m’a pas trahi, je les connais bien. Il s’agit en réalité de mes vieux amis suisses avec lesquels j’ai roulé quelques jours en Iran. Un vrai bonheur de recroiser ces êtres adorables, ces deux âmes bienveillantes et douces !
Revoir Percy et Cécile, complètement par hasard, à 1500 kilomètres à vol d’oiseau de là où nous nous sommes quittés trop précipitamment deux mois plus tôt, m’a fait l’effet d’une drogue à la fois apaisante et euphorisante ! Résultat des courses : la visite de la ville, je l’ai faite avec mes amis suisses en abandonnant à leur sort mes compatriotes.
Je n’étais pas très fier de ce comportement peu solidaire, mais je ne pouvais pas éviter cette infidélité passagère, guidée non par l’égoïsme mais par le cœur, encore sous le choc de ce heureux hasard. Si nous avions voulu nous rencontrer sur la route, nous n’aurions pas réussi à le faire, il aurait fallu s’organiser longtemps à l’avance, se tenir au courant au jour le jour, s’adapter à l’autre, fixer un rendez-vous… Ces joyeux aléas de la route sont fascinants, je ne saurais jamais m’en lasser.
Mais place à la carte postale. Puisqu’on est à Boukhara, autant en parler un petit peu !
Cette ville d’Ouzbekistan est vieille de plus de 2000 ans. Selon l’UNESCO, C’est « l’exemple le plus complet d’une ville médiévale d’Asie centrale dont le tissu urbain est resté majoritairement intact ». Et j’ai pu le vérifier de mes yeux, avec le concours de mes amis suisses.
Et pourtant, Boukhara n’en reste pas pour autant une ville musée à l’image du centre historique de Khiva. La nuit est animée par les bars, les restaurants, les animations de rue, les couleurs et les odeurs.
Boukhara, c’est ce genre de ville qui méritent un peu plus de lumière. Elle est étincelante, fascinante, authentique (encore) et naturelle. Entre Khiva, Boukhara et Samarcande, l’Ouzbékistan est un joyaux de l’Asie Centrale !
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