Après avoir passé la soirée avec ces trois cyclotouristes polonais (deux filles et un garçon de 28 à 35 ans) chez Zavood en Warmshowers, nous décidons de partir ensemble sur la route. Il s’agira en Iran d’un trajet commun assez éphémère car leur plan était de passer de l’autre côté du mont Damavand vers Téhéran après avoir traversé Babol.
Pas ma route, mais je prends quand même. Il est toujours plus facile de rouler en groupe que seul, surtout au regard du vent d’ouest qui menace de rendre la route assez rude aujourd’hui.
Nous nous engagions sur la route, et tandis que les kilomètres avançaient, il y eut comme une dynamique naturelle, une acceptation inconsciente collective m’octroyant, sans que je n’en demande rien, le rôle du leader. J’étais celui sur qui les corps et les esprits se reposaient. Celui en qui on s’abandonne avec confiance.
Moi, étonné, mais appréciant la situation, je remarquais que pour la deuxième fois que je roule en groupe avec d’autres cyclotouristes, c’était également la deuxième fois que l’on m’offrait ce rôle de leader sur un plateau (la précédente c’était avec les suisses aussi en Iran). Ces gens ne sont pourtant pas censés être en théorie des suiveurs ou des indécis, il s’agit tout de même de voyageurs aguerris. Mais la réalité était ainsi.
Je menais la marche, on faisait une pause quand j’en avais envie et on se posait pour déjeuner où et quand je l’avais décidé.
Encore plus étonnant, une situation pareille dans un autre contexte m’aurais mis mal à l’aise, me demandant sans doute par quelle légitimité je me permets de trancher pour les autres, mais en voyage les règles et les gens changent. Tous les codes et les compteurs sont remis à zéro. On est tout nus, peu importe sa classe sociale, son argent, son travail, sa popularité dans la vie réelle. Nous sommes à nouveau des animaux, guidés par le besoin de survivre et d’avancer ensemble, et l’on suit, on écoute celui qui nous semble le plus apte à nous aider dans cette quête, tout simplement.
Je me suis même surpris à être la personne “ouverte aux autochtones” du groupe. Je parlais aux gens, j’obtenais des sourires et des acclamations au grand étonnement de mes compagnons. Sans m’en rendre compte j’étais en train d’expérimenter l’influence énorme qu’a eue ma rencontre avec Mathieu sur le reste de mon voyage. Sans le singer pour autant, je m’inspirais de son état d’esprit.
Je semais un peu de l’amour qu’il m’avait appris à distiller à ces gens et j’en récoltais les fruits… un délice !
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